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CHRONIQUE : Spyrow / Vision positive

La France l’avait découvert en 2012 grâce au Prix Découverte RFI puis en 2016 avec l’album Jusqu’au bout nommé aux Victoires du Reggae. Spyrow impressionnait déjà par sa fougue mêlée à sa sagesse. Son style singjay et son esprit combattant sont de retour sur l’album Vision positive, particulièrement soigné et réalisé entre la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Belgique et la France.

Vision positive est un titre qui colle parfaitement à la personnalité de Spyrow. Celui que l’on surnomme le Fayaman à Abidjan n’est pas du genre à se laisser abattre par les obstacles de la vie, comme il l’exprime dans le morceau J’avance clipé à Dakar au moment de l’enregistrement de l’album dans le studio Natty Dread. Spyrow reste concentré sur ses objectifs, il met de la foi dans tout ce qu’il fait et souhaite partager ses ondes positives avec le public. Cette positivité est le fil rouge qui guide l’auditeur tout au long des 16 titres de l’opus.

Spyrow défend son continent et son peuple avec des titres engagés (Freedom et Bia Saki qui interpellent les dirigeants africains) et sait se faire plus léger en chantant l’amour sur le génial Nan Yakimy aux couleurs reggaeton et afrobeat. Il évoque aussi les problèmes de couple (Comme avant) et s’autorise deux reprises, une du hit planétaire Your Raise me Up de Josh Groban (vous allez être bluffés par cette version reggae !) et une d’un classique ivoirien de Jimmy Hyacinthe sur lequel il invite le mythique guitariste Jack Dely (Nklôwô), lead vocal du groupe Les Woodys. Spyrow met un point d’honneur à rendre hommage aux anciens et à représenter sa culture coûte que coûte. S’il chante en français et en anglais pour être compris par le plus grand nombre, il n’oublie pas ses racines et livre de magnifiques interprétations en dida et en baoulé. Sa culture, il l’évoque aussi sur Paquinou pressé – clin d’œil aux fêtes traditionnelles paysannes baoulés – et sur le brûlant Touche pas à mes locks, en écho aux évènements tragiques de 2019, lorsque la gendarmerie débarqua au Village Rasta d’Abidjan pour humilier les membres de la communauté Rastafari en faisant preuve d’une violence inouïe.

Ju-Lion

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